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Affichage des articles du février, 2020

Chronique de L’art et la manière de Georges Perec

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Ajouté au titre à la froideur toute scientifique, l’organigramme alambiqué qui ouvre ce petit ouvrage intrigue : où va donc encore nous entraîner l’insaisissable Georges Perec ? Parodie de guide pratique, ce court texte propose l’étude exhaustive du chemin tortueux qui mène à la précieuse augmentation. Rédigé pour une revue en 1968 et jamais édité depuis, ‘L’Art et la manière… ’ déroule marche après marche l’organigramme introductif : Perec étudie le champ de tous les possibles, imagine les mille et une embûches susceptibles de nuire à l’obtention des précieux francs supplémentaires.  Très amusant, ce court texte se savoure comme une blague insistante et loufoque. Les nombreuses digressions sans aucun intérêt (sur la situation de la rougeole en 1966 par exemple) et l’inépuisable flot de mots qui s’enchaînent comme les rouages d’une machine implacable le rendent plus drôle encore. Mais ‘L’Art et la manière…’ ne se réduit pas à une pochade extravagante ou à une satire so

livre : La Chaussure sur le toit de Vincent Delecroix

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Qui aurait pensé qu'une chaussure sur un toit ferait la trame d'un roman ? Vincent Delecroix s'y est risqué. Il en ressort un texte qui n'a rien d'ennuyeux. Simples et directs, les mots du philosophe nous emmènent visiter les appartements des locataires d'un immeuble près de la gare du Nord, celui qui donne sur le toit où l'objet fétiche est abandonné. Il nous plonge avec humour dans les pensées les plus intimes de ses protagonistes, du plus jeune au plus vieux, du plus humain au plus “animal”, mais chacun avec ses lubies bien personnelles. Un nouveau chapitre et c'est un nouveau personnage qui s'ouvre à nous. Tous nous font part de leur solitude malgré leur entourage, à l'image de cette chaussure séparée de son autre pied. Et c'est ce même soulier qui fait le point de raccord entre eux. Il appartient à tout le monde et à personne à la fois et chacun propose sa version de l'histoire. Et même quand on l'oublie, la chaussure refa