Critique du livre : La colère des hérissons, de Jacques Cassabois

 

La colère des hérissons est un roman salutaire :  parce qu’il parle d’écologie avec conviction mais aussi parce qu’il donne à ses jeunes héros une place singulière et finalement assez rare pour être signalée. Ces lycéens sont concernés par le monde dans lequel ils vivent, sont responsables, engagés et acteurs de leur vie, loin de ces images devenues autant de clichés où les jeunes se moquent de tout et ne s’intéressent à rien. Animés par la force de leurs convictions, ils se heurtent au monde des adultes qu’ils jugent parfois trop résignés, trop fatigués et lassés pour avoir envie de lutter contre ce qui leur semble décidé d’avance. Quant aux scènes d’amour entre Clémence et Louis, elles sont de véritables parenthèses enchantées comme si la force qu’ils puisaient en eux, dans leurs sentiments, devait les rendre invincibles. Poétiques, tendres et sensuels, souvent nimbés d’une atmosphère onirique, ces moments d’intimité plein de douceur et d’émerveillement sont d’une rare intensité et résonnent en contrepoint avec leurs convictions citoyennes en butte avec une toute autre réalité.

Jacques Cassabois signe un véritable manifeste écologiste très bien documenté contre les gaz de schistes  et signe aussi un roman chargé d’une émotion qui va vous prendre par surprise et vous fera, j’en suis sûre, verser bien des larmes dans la toute dernière partie du roman. Jacques Cassabois ose un épilogue loin de tout idée de consensus et de réconciliation, loin de tout happy end , absolument bouleversant.  Puissent Clémence et Louis aiguiser les consciences, loin de toute idée de culpabilité mais avec un maître mot : agir plutôt que subir et vivre sa vie, en pleine conscience.

 

La colère des hérissons, Jacques Cassabois 2013

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