Le Musée des poissons morts de Charles d’Ambrosio
“Tout poisson pêché
finira au réfrigérateur et tout homme dans une urne funéraire” :
parabole superbe, brutale et désespérante que Charles d’Ambrosio
propose dans son dernier recueil de nouvelles ‘Le Musée des
poissons morts’. Huit nouvelles glaçantes qui sont un cri allant
crescendo jusqu’au râle final de l’homme anéanti par
l’absurdité de l’existence.
Pêcheur ou poisson, victime ou bourreau, bon ou mauvais, riche ou pauvre, le combat pour la vie est le même pour tous : un corps à corps épuisant et dramatique pour tenter de sauver au moins juste un tout petit bout de notre âme.
Pêcheur ou poisson, victime ou bourreau, bon ou mauvais, riche ou pauvre, le combat pour la vie est le même pour tous : un corps à corps épuisant et dramatique pour tenter de sauver au moins juste un tout petit bout de notre âme.
De son écriture mordante, acide et décapante, Charles D’ambrosio rappelle sans pitié que l’individu n’est qu’un pitoyable pantin manipulé par les mains du hasard. L’espèce humaine, pourrie de vices et de tares et qui se réfugie dans l’alcool, la drogue ou derrière le mur de la folie, mérite-t-elle seulement de vivre ? Et si oui, la vie vaut-elle la peine d’être vécue ? La réponse laisse ici peu de place à l’espoir et pourtant, du fond de ce noir réalisme, s’élève une toute petite voix, pleine de poésie
et de tendresse, une petite voix qui fredonne :
Où vas-tu petite, ma toute petite ?
Où vas-tu mon bébé, ma poupée ?
Une pirouette, tu as deux ans, une pirouette, quatre ans déjà.
Encore une et te voilà jeune fille, bientôt tu t’envoleras.
Où vas-tu petite, ma toute petite ?
Où vas-tu mon bébé, ma poupée ?
Une pirouette, tu as deux ans, une pirouette, quatre ans déjà.
Encore une et te voilà jeune fille, bientôt tu t’envoleras.
Charles D’Ambrosio croit-il vraiment en cette petite musique d’avenir, cette fragile lueur d’un bonheur possible ? Ne cherche-t-il pas plutôt à combattre l’absurde et le désespoir par la douceur d’un rêve perdu ? Mais combat pour vivre ou combat pour rêver encore, à armes inégales, la bataille est perdue d’avance.
Le Musée des poissons morts de Charles d’Ambrosio, Editeur : Albin Michel 2007
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