avi sur Les chemins du désert, de Yasushi Inoué
Ce roman est une histoire rêvée des 40000manuscrits des grottes de Dun Huang, sur la route de la Soie
découverts au début du vingtième siècle et écrits dans les
dizaines de langues en usage au 11ème siècle dans cette région du
monde incroyablement ouverte à l'époque. Ce fut une découverte
inestimable pour notre connaissance, mais l'origine de cet
enfouissement d'une telle quantité de documents est mystérieuse. Y.
Inoué, mort en 1991, imagine ici une histoire, tout à fait
plausible, de cet événement.
Inoué est un merveilleux conteur et ce roman ne déroge pas. Il montre avec son talent habituel l'incroyable complexité du monde des frontières de l'empire chinois où, face à cet empire, des peuples souvent violents et en tous cas moins organisés que leur grand voisin cherchent à mener razzias et coups de mains, dès que la vigilance chinoise s'assoupit. Le cas des Xixias, dont traite ce roman, est particulièrement significatif, ce peuple ayant sérieusement menacé la Chine en son temps en bâtissant sa force sur des alliances toujours fragiles et l'usage de mercenaires, y compris chinois.
C'est aussi un conflit de croyances, non sans arrière pensées politiques. La route de la soie fut particulièrement féconde et sut accueillir toutes les religions que le reste du monde réprimait, comme le bouddhisme chassé de Chine au siècle précédent, ou les religions chrétiennes dites schismatiques, ou encore les religions persanes. Il suffira d'attendre encore quelques années pour que s'y ajoute l'islam...terriblement manichéen et fort peu respectueux des civilisations qu'il fera en fait disparaître sans vraiment les remplacer. Cette incroyable diversité et un calme relatif ont été rendus possibles par la paix garantie par la férule chinoise, qui permettait du même coup un commerce prospère.
La problématique a-t-elle vraiment changé ?
Un livre passionnant qui tient l'attention et riche d'informations originales. Qu'espérer de plus ?
Éditions Bibliothèque cosmopolite Stock 1995 (235 p.)
Inoué est un merveilleux conteur et ce roman ne déroge pas. Il montre avec son talent habituel l'incroyable complexité du monde des frontières de l'empire chinois où, face à cet empire, des peuples souvent violents et en tous cas moins organisés que leur grand voisin cherchent à mener razzias et coups de mains, dès que la vigilance chinoise s'assoupit. Le cas des Xixias, dont traite ce roman, est particulièrement significatif, ce peuple ayant sérieusement menacé la Chine en son temps en bâtissant sa force sur des alliances toujours fragiles et l'usage de mercenaires, y compris chinois.
C'est aussi un conflit de croyances, non sans arrière pensées politiques. La route de la soie fut particulièrement féconde et sut accueillir toutes les religions que le reste du monde réprimait, comme le bouddhisme chassé de Chine au siècle précédent, ou les religions chrétiennes dites schismatiques, ou encore les religions persanes. Il suffira d'attendre encore quelques années pour que s'y ajoute l'islam...terriblement manichéen et fort peu respectueux des civilisations qu'il fera en fait disparaître sans vraiment les remplacer. Cette incroyable diversité et un calme relatif ont été rendus possibles par la paix garantie par la férule chinoise, qui permettait du même coup un commerce prospère.
La problématique a-t-elle vraiment changé ?
Un livre passionnant qui tient l'attention et riche d'informations originales. Qu'espérer de plus ?
Éditions Bibliothèque cosmopolite Stock 1995 (235 p.)
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